Partager la publication "Surdoués au travail : totalement inadaptés ou ressources exceptionnelles ?"
Le Journal de Montréal s’attaque au sujet des surdoués au travail. Le quotidien québécois publie un article uniquement basé sur des informations fournies par l’autrice d’un livre consacré au HPI. Ce qui conduit à un résultat qui comporte pas mal de généralités et quelques clichés malheureux.

Dans un article publié jeudi 14 novembre 2019 sur son site Internet, Le Journal de Montréal traite du sujet des surdoués au travail (Lire le dossier de la Revue du Zèbre sur le même sujet). Dans ce cadre, il fait appel à l’expertise de Julie Rivard, co-autrice de Comprendre la douance. Cette enseignante l’a écrit avec une consœur, Kim Nunès. L’ouvrage est paru en septembre 2019 aux éditions de l’Homme.
Dans l’article du journal québécois sur les surdoués au travail, Julie Rivard affirme que les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) « sont « hyper » dans toutes les sphères de leur vie ». Elle y inclue notamment les plans sensoriel, émotionnel et cognitif. Ainsi, les HPI seraient hypersensibles aux bruits, feraient preuve d’une grande empathie et, grâce à leur QI nettement supérieur à la moyenne, traiteraient les informations à très haute vitesse. Le tout en témoignant d’une mémoire « phénoménale » et en mettant en œuvre leur fameuse et mythique « pensée en arborescence ». C’est sur cette description que s’ouvre l’article. On y décèle une légère tendance à l’empilement de clichés et à l’« exotisation » du HPI.
Les surdoués au travail, des êtres inadaptés ?
Pourtant, dès le paragraphe suivant, l’article tient à nuancer ce portrait des surdoués. « On pourrait croire que les HP réussissent tout à la perfection. Au contraire ! Leur douance leur donne un certain avantage, mais leur cause aussi des problèmes, notamment au travail », peut-on notamment y lire. Et l’article de dresser la liste des inconvénients que rencontrent les surdoués au travail. On commence avec nuisances provoquées par le bruit de la photocopieuse, les conversations des collègues ou la lumière des néons. Elles empêcheraient le HPI de se concentrer pleinement au bureau. Sa productivité s’en trouverait dès lors réduite.
Par ailleurs, poursuit Julie Rivard, les HPI auraient la fâcheuse tendance d’absorber « facilement les émotions des autres. Par conséquent, il n’est pas rare que les HP vivent beaucoup de stress et d’anxiété dans leurs relations. » Les surdoués au bureau décèleront ainsi avant les autres les ondes négatives qui circulent dans leur milieu professionnel. De plus, leur intense activité cérébrale les conduirait inévitablement vers l’épuisement. Celui-ci résulterait d’une surcharge cognitive causée par la tendance des HP « à se lancer dans mille et un projets à la fois », selon l’autrice de Comprendre la douance.
« Heureusement, la douance vient aussi avec certains avantages », équilibre l’article du Journal de Montréal. Ah, ça nous rassure, parce que bon, jusque-là, on avait l’impression d’être décrits comme des enfants incapables de gérer leurs émotions et leurs plannings. Des êtres inadaptés voués à la dépression, en quelque sorte. Non, les HPI seraient en fait des employés très créatifs et intuitifs. Les surdoués au travail pourraient ainsi proposer des solutions originales et efficaces à des problèmes complexes.
Curieux, touche-à-tout, autodidactes…
En outre, les « capacités intellectuelles et cognitives particulières » des HPI leur donneraient aussi la possibilité de rapidement devenir experts d’un sujet qui les passionne. Ce qui expliquerait que, parmi eux, beaucoup affichent des parcours professionnels tortueux. « En plus d’être bons dans plusieurs domaines, ils sont curieux, touche-à-tout et autodidactes ». Un profil qui pourrait expliquer un goût pour l’entrepreneuriat, d’après l’article.
S’il donne quelques informations intéressantes pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas la question des surdoués au travail, il semble que cet article manque néanmoins de témoignages. Il n’expose qu’un seul point de vue : celui d’une enseignante qui a écrit un livre sur la douance. Par conséquent, la lecture de l’article laisse un petit goût amer. Celui des clichés et des généralités. Mais bon, on commence à s’y habituer. On fait avec !
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