Partager la publication "L’été comme jamais : France Inter prend le temps de parler des surdoués"
France Inter a consacré une émission entière aux surdoués fin juillet 2020. Dans « L’été comme jamais », Daniel Fiévet, le présentateur, invite Gabriel Wahl, Béatrice Millêtre et Marion Bartoli pour parler du sujet. Il propose également des témoignages d’auditeurs HPI.

Le 27 juillet 2020, l’émission « L’été comme jamais » de Daniel Fiévet, sur France Inter, traitait de l’intelligence (Le podcast est disponible). Et, plus précisément du rapport entre celle-ci et le bonheur. Pour débattre sur la question, Gabriel Wahl, psychiatre spécialisé dans les enfants et les adolescents a répondu présent. L’occasion notamment pour lui d’assurer que « les surdoués sont statistiquement plus grands, plus robustes et plus sportifs que les autres. Ils sont également plus myopes. » Pour l’occasion, Béatrice Millêtre, psychothérapeute spécialiste des sciences cognitives, et Marion Bartoli, tenniswoman française à haut potentiel intellectuel (HPI), l’accompagnent.
En préambule, Gabriel Wahl nuance la notion. Selon lui, un quotient intellectuel (Q.I.) situé autour de 130 correspond à un « surdon ordinaire ». Il représente la moyenne des individus qui effectuent de hautes études. En revanche, au-dessus, de 140, la proportion diminue nettement pour ne concerner qu’une personne sur mille. Dans l’émission « L’été comme jamais » sur les surdoués, Gabriel Wahl liste également certaines caractéristiques des surdoués. Ils réussissent mieux à l’école et au travail. Ils ne sont pas davantage soumis à l’anxiété ou à des problèmes affectifs que le reste de la population.
Aptitude au bonheur et « surattribution » de problèmes affectifs
Toutefois, les HPI disposeraient de plus d’aptitude au bonheur que les autres. C’est en tout cas le point de vue de Béatrice Millêtre. Elle explique qu’ils bénéficient d’une intelligence sociale élevée qui leur permet d’être à l’aise en société. Ils parviennent, en outre, à analyser plus finement et plus rapidement certaines situations. Marion Bartoli considère ainsi que son haut potentiel intellectuel l’a aidée sur les terrains pour s’adapter et gagner. Néanmoins, les surdoués sont également globalement plus sensibles. Mais, prévient Béatrice Millêtre, il ne s’agit pas forcément d’un handicap.
Gabriel Wahl regrette, lui, la « surattribution » de problèmes affectifs aux surdoués. Selon lui, ces éventuelles difficultés s’avèrent séparées du HPI. « Quand les hauts potentiels sont confrontés à des difficultés, ils ne le sont pas parce qu’ils sont hauts potentiels. Mais parce qu’ils ont un problème par ailleurs », recadre le psychiatre.
L’émission « L’été comme jamais » sur les surdoués aborde aussi la question des troubles attentionnels qui freinent parfois l’intelligence. De son Victoire, une auditrice qui affirme disposer d’un Q.I. de 160 (!), s’estime « plutôt normale ». « Les gens sont mêmes déçus de ma « banalité » quand je leur annonce ce que je suis. Nous ne sommes pas tous stéréotypés », poursuit-elle. Thomas, un autre auditeur, raconte, quant à lui, qu’il prend « plaisir à jouer la carte de l’atypique ». Une stratégie que n’a pas adoptée Marie-Claude. Mais, aujourd’hui, elle se déclare « épuisée d’avoir essayé en vain pendant 40 ans de ressembler aux autres ».
Une émission intéressante qui prend le temps, en 48 minutes, d’analyser le sujet. Grâce à l’expertise de certains invités et à la variété des sujets abordés, elle parvient à éviter les écueils habituels du traitement médiatique du HPI dans les médias généralistes.