Les Zébrures du gorille : Kader-Emmanuel Boudaoud raconte sa double singularité

Brèves

Kader-Emmanuel Boudaoud est l’auteur du livre Les Zébrures du gorille. Cet individu à haut potentiel intellectuel y retrace le début de sa vie et y livre ses pensée sur sa double singularité : noir et surdoué.

Les Zébrures du gorille
Couverture de Les Zébrures du gorille de Kader-Emmanuel Boudaoud (DR : éditions Spinelle)

Dans un article publié dimanche 18 octobre 2020 sur son site Internet, France 3 Grand Est dresse le portrait de Kader-Emmanuel Boudaoud. Ce surdoué qui vit près de Mulhouse, dans le Haut-Rhin (68), vient de publier Les Zébrures du gorille. Un livre dont le titre rappelle sa douance par les zébrures. Mais aussi sa couleur de peau par le gorille. « Je suis noir et je fais référence aux mots si indélicats de Nicolas Sarkozy et de ses dix petits singes, précise l’auteur dans l’article de France 3 Grand Est. D’un autre côté, on est tous des primates, j’assume d’être un gorille oui ». Personnel et universel donc.

Kader-Emmanuel Boudaoud assume, par ailleurs, clairement son « regard naturaliste sur la société ». Il analyse ainsi sous ce prisme « les rapports de domination qui régissent notre société. » Des animaux oui. Mais des animaux pensants. Et pour certains, visiblement, un peu plus que d’autres… Une catégorie dans laquelle l’auteur de Les Zébrures du gorille entre avec son quotient intellectuel (Q.I.) de 140. Ce qui, pourtant, ne l’empêche pas d’expliquer qu’il a été « diagnostiqué » surdoué à l’âge de 7 ans. Le haut potentiel intellectuel (HPI) serait-il une maladie que l’on diagnostic avant de soigner ?

Dans sa jeunesse, Kader-Emmanuel Boudaoud ne comprend pas vraiment ce que cela signifie d’être surdoué. Mais, en grandissant, il saisit l’ampleur de sa (double) singularité. « Mes parents, qui sont modestes, ont fait un énorme sacrifice en me scolarisant dans un établissement privé à Mulhouse. Là-bas, j’étais à peu près bien mais je sentais déjà que j’avais d’autres appétences, d’autres centres d’intérêts que mes camarades. Je me sentais seul et puis j’étais le seul noir », raconte-t-il.

Il trouve sa voie en Angleterre

Après une jeunesse plutôt protégée dans cet établissement privé, Kader-Emmanuel Boudaoud se retrouve dans un lycée public. L’ambiance y change. Il y fait ses expériences. Parfois « pas très reluisantes », reconnaît l’auteur de Les Zébrures du gorille. Finalement, il quitte le lycée sans même obtenir son baccalauréat. Il travaille ensuite dans un centre d’appels à Mulhouse. Puis il part vivre en Angleterre. « Je ne dois ma survie qu’à cette expatriation, affirme-t-il. Je suis arrivé sans rien, sans diplôme mais on m’a fait confiance. Au bout de quatre ans, j’étais très bien payé, dans un très beau building. »

Désormais de retour en France, il a repris ses études et vise l’obtention d’une licence de droit. Il souhaite embrasser une carrière d’avocat « pour défendre la différence ». En attendant, il profite de sa vie d’étudiant et s’épanouit grace à la théorie transmise par ses professeurs. Confiné, comme la quasi-totalité des Français, au printemps, il en a profité pour écrire Les Zébrures du gorille. Il y raconte le début de sa vie. Une démarche dont il ne renie pas l’égocentrisme. « Oui je suis nombriliste, c’est sûr. Mais je suis le pur produit de notre société individualiste à qui aura le meilleur cadrage sur Insta, le plus de like sur Facebook. Moi j’écris un livre », poursuit-il.

Il a publié 500 exemplaires de Les Zébrures du gorille mais espère en écouler davantage. Il envisage également de poursuivre l’écriture avec la suite de son histoire. Ou un essai sociologique sur les rapports de domination sociale. Le livre est disponible au tarif de 18 € sur le site Internet des éditions Spinelle.

2 thoughts on “Les Zébrures du gorille : Kader-Emmanuel Boudaoud raconte sa double singularité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *