Partager la publication "Les salariés surdoués doivent-ils avoir une place spéciale dans l’entreprise ?"
Dans Le Courrier Cadres, un spécialiste des ressources humaines s’interroge sur les salariés surdoués. Il se demande s’il est vraiment utile de les identifier au sein de l’entreprise. Et s’il faut les traiter différemment des autres salariés. Selon lui, cela pourrait s’avérer contre-productif.

Le monde de l’entreprise doit-il consacrer une place particulière aux salariés surdoués ? Les dirigeants et les managers doivent-ils les traiter différemment des autres salariés ? Ou alors ne risque-t-on pas de les discriminer ? Ou de susciter l’incompréhension, la jalousie, voire le rejet, de leurs collègues ?
Pas facile de répondre à ces questions. C’est pourtant ce que tente de faire François Geuze, auditeur social et consultant en ressources humaines, par ailleurs directeur de la recherche du HRFiabLab, dans un article publié par Le Courrier Cadres. Il débute par ce qu’il considère comme un paradoxe ; Prenant comme point de départ l’appellation « zèbres » de la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, l’auteur de l’article part du principe que ceux-ci se « fond[ent] dans le paysage ». Dès lors, il semble compliqué de les identifier.
Par ailleurs, François Geuze ne perd pas de vue que le sujet est actuellement très à la mode. Il le classe d’ailleurs « parmi les lubies du moment ». Il regrette de voir de nombreuses personnes en parler « à tort et à travers » et « se positionner elles-mêmes dans ces catégories ». Sur ce point, on ne peut lui donner tort…
Le consultant note aussi que les surdoués sont souvent décrits comme « sensibles ». Mais, selon lui, « déduire que ces atypiques sont plus sensibles sur la base d’observations faites en cabinet (…) relève d’une généralisation outrancière ».
Faut-il identifier les salariés surdoués ?
Une fois ces premières considérations établies, il passe aux choses sérieuses. D’après ce spécialiste des ressources humaines, vouloir « manager » différemment les salariés surdoués avec des intentions bienveillantes, pourrait s’avérer contre-productif. « L’atypique a-t-il envie d’être pointé du doigt ? Ou au contraire n’a-t-il pas envie d’une vie professionnelle « normale » ? », questionne François Geuze. Il touche là l’un des paradoxes qui tiraillent au quotidien les HPI.
Dans son article, il pointe également les risques de « sur-solliciter » les salariés surdoués pour des tâches jugées complexe. Et, ainsi, de cantonner les autres employés à des missions subalternes. Ce qui le conduit à se demander si, en fin de compte, en agissant ainsi, on n’œuvre pas à l’ « appauvrissement du collectif ».
Surtout qu’il ne faut pas perdre de vue que les différences potentielles entre les individus sont nombreuses. Chacun, surdoué ou non, fonctionne à sa manière, dispose de ses propres compétences et de son expérience personnelle. Alors, pourquoi appliquer un traitement spécial aux salariés surdoués ?
François Geuze conclut son article en affirmant qu’il préfère une « équipe atypique » à un « individu atypique ». Avec, comme objectif, la recherche d’une « véritable intelligence collective » issue d’individus tous différents.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Faut-il réserver un traitement spécial aux salariés surdoués ?