Partager la publication "L’échec scolaire n’existe pas : les inégalités cognitives à l’école étudiées par Juliette Speranza"
Juliette Speranza, ancienne enseignante en philosophie, publie « L’échec scolaire n’existe pas ». Dans ce livre, elle décrypte la manière dont l’école se coupe des intelligence dites « atypiques ». Et laisse de nombreux élèves, qui ne rentrent pas dans le moule, sur le côté de la route.

Pour Juliette Speranza, « l’échec scolaire n’existe pas ». C’est ce qu’affirme le titre de son dernier livre, qui paraît, aux éditions Albin Michel (253 pages, 19 €), le 2 septembre 2020. Cette ancienne professeure des écoles en maternelle et enseignante en philosophie au lycée a démissionné de l’Education nationale en 2019. Son objectif d’alors : terminer la rédaction de sa thèse en philosophie sur la neurodiversité et les normes scolaires.
En parallèle, elle a également cofondé le collectif Neurodiversité France. Celui-ci rassemble des individus et des associations qui militent pour faire connaître et défendre le principe de neurodiversité. Il suit, en cela, le mouvement lancé au Québec par le professeur Ouimet avec Neurodiversité Québec. Il vise notamment à faire accepter la variabilité neurologique de l’espèce humaine.
Dans son ouvrage « L’échec scolaire n’existe pas », Juliette Speranza s’appuie sur ce concept. Elle prône une approche collective de la notion d’échec scolaire. Selon elle, il « résulte d’une incompatibilité entre un système et la formidable diversité des élèves ». Elle l’explique dans les colonnes de L’Union de Reims. Dans ce contexte, elle constate que certains élèves peuvent subir des discriminations en raison de leurs comportements jugés hors cadre. Juliette Speranza évoque ainsi le fait de « ne pas regarder son interlocuteur dans les yeux, être trop agité ou être soudain frappé de mutisme au cours d’un échange ».
Ségrégation cognitive, évaluation et vertus de l’échec
Avec « L’échec scolaire n’existe pas », Juliette Speranza cherche à démontrer que l’école « crée des inégalités cognitives ». Tous les types d’intelligence ne permettant pas d’obtenir de bonnes notes, ceux qui n’y parviennent pas rencontrent généralement des difficultés tout au long de leur cursus. A ce titre, « on a l’impression que l’institution commence par se défausser de sa responsabilité en collant des étiquettes » aux enfants « différents ». On les appelle ainsi dyslexiques, haut potentiel intellectuel (HPI), enfants atteints de trouble de l’attention (TDA)… Dès lors, s’institue, à l’école, un phénomène de « ségrégation cognitive », formule Juliette Speranza dans son livre.
Elle considère par ailleurs que la notation des élèves pervertit l’essence même de l’école ; celle d’apprendre. Dans « L’échec scolaire n’existe pas », elle assure même que « l’évaluation est la génitrice de l’échec scolaire ». Elle se baserait sur l’idée que les jeunes n’ont pas spontanément envie d’apprendre. « Or, c’est totalement faux », assure Juliette Speranza. Mais, ils ne se concentrent malheureusement que sur les résultats. Et oublient « les vertus de l’échec dans le processus d’acquisition des connaissances. » En revanche, si vous décidez de vous offrir « L’échec scolaire n’existe pas », vous ne ferez certainement pas une erreur. Mais vous en apprendrez beaucoup !
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