Le sentiment d’imposture s’insinue souvent dès le plus jeune âge

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Qu’est-ce que le sentiment d’imposture ? Pourquoi touche-t-il souvent les personnes à haut potentiel intellectuel ? Comment se manifeste-t-il dans la sphère professionnelle ? Et, surtout, quelles sont ses causes ? Et ses remèdes éventuels ? Des questions auxquelles tente de répondre assez succinctement un article québécois.

Sentiment d'imposture
Les mécanismes du sentiment de l’imposteur peuvent se mettre en place très précocement dans la vie de l’individu (Photo by Bill Oxford on Unsplash)

Dans un article publié le 14 janvier 2020, Infopresse, plateforme québécoise spécialisée dans l’industrie des communications et du marketing, s’attaque au « sentiment d’imposture au travail ». Un sujet que certains lecteurs de La Revue du Zèbre connaissent certainement bien.

En effet, « on l’observe souvent (…) chez les enfants qu’on appelle les surdoués. Le corollaire de cela, c’est que les gens qui sont moyennement doués, eux, ne se sentiront pas imposteurs et ne douteront pas d’eux-mêmes. Tandis que les personnes à haut potentiel, oui. » C’est Sylvie Thiffault, conférencière spécialiste en communication citée par l’article, qui l’explique. Selon elle, le sentiment d’imposture au travail toucherait aussi davantage les femmes que les hommes.

La naissance précoce du sentiment d’imposture

Pour autant, selon une étude publiée par le Journal of Behavioral Science, 70 % des personnes souffrent de ce syndrome de l’imposteur au moins une fois dans leur vie. Dans la sphère professionnelle, il se manifesterait par une apparente humilité. Ainsi, le travailleur frappé par ce syndrome expliquerait ses réussites par la chance. Ou par l’intervention de ses collègues.

« Cette façon de nier la propriété de tout accomplissement personnel, (…) d’attribuer le succès à des éléments extérieurs à soi (…), fait partie de la définition du syndrome de l’imposteur », précise Sylvie Thiffault. Dès lors, les individus concernés par cette problématique s’attendraient toujours « à être démasqués ».

La conférencière considère que le syndrome de l’imposteur s’insinue souvent précocement dans l’esprit de ses « victimes ». Ainsi, les enfants qui obtiennent régulièrement de bons résultats à l’école génèreraient, à long-terme, moins de félicitations de la part de leurs parents. « Ils trouvent cela normal parce qu’ils savent qu’ils [en sont] capables », imagine Sylvie Thiffault. Par conséquent, le jeune développe « le réflexe inconscient de se dire que s’il était vraiment bon, ses parents seraient plus contents », poursuit-elle.

« Une trame narrative négative »

Elle estime, par ailleurs, que le sentiment d’imposture peut également se développer selon un certain contexte social. On se compare aux autres et on se focalise sur ses faiblesses plutôt que sur ses forces. De là, se construit « une trame narrative négative » sur laquelle se base le syndrome. Et elle se renforce ensuite.

Mais, bonne nouvelle : selon Sylvie Thiffault, il est possible de contrôler ce syndrome de l’imposteur. Pour cela, il faut, dans un premier temps, savoir prendre du recul et faire la part des choses entre l’histoire qu’on se raconte et la réalité. Ensuite, il convient d’apprendre à se convaincre qu’on en a assez fait et qu’il serait compliqué de « faire mieux ». Il est également recommandé de solliciter des avis de proches bienveillants qui sauront formuler un jugement honnête et objectif sur ses réalisations. Sylvie Thiffault vante aussi les bienfaits de la méditation pour aider l’esprit à observer les réactions physiques de l’individu.

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