Partager la publication "La caméléone : « Je suis devenue une sorte de lanceuse d’alerte positive »"
La Caméléone est le deuxième livre de Sandrine Rouget. Elle y aborde la question du haut potentiel intellectuelle chez les femmes. Un ouvrage plein d’informations et d’illustrations qu’elle nous présente dans le cadre d’un entretien avec La Revue du Zèbre.

La Revue du Zèbre – Vous avez été identifiée HPI à l’âge de 38 ans. Qu’est-ce que cela a provoqué pour vous ?
Sandrine Rouget : J’ai vécu ma détection de douance comme un raz-de-marée émotionnel, physique et mental que j’aime bien nommer « Zurn-out ». Ce burn-out lié à la découverte du haut potentiel intellectuel (HPI) est commun à de nombreux détectés tardifs.
J’ai eu l’impression d’avoir trouvé des lunettes psychiques à ma vue qui me permettaient enfin de mieux comprendre mon histoire de vie, mon fonctionnement interne et mon mode d’interactions si particulier. C’est comme si tout se rassemblait dans un même puzzle, trouvant enfin une cohérence.
Mon introspection m’a permis de faire, peu à peu, un deuil blanc de ce qui n’avait pas été. Pour me concentrer sur ce qui pouvait être désormais. En parallèle, j’ai réalisé que je privilégiais depuis longtemps le mental au détriment de mes sensations corporelles et émotionnelles. Notamment pour me préserver de leur intensité. J’ai ainsi appris à les gérer plus sereinement, grâce à la pleine conscience et la médecine chinoise notamment.
« J’ai été la première surprise du résultat »
La Revue du Zèbre – Pourquoi avoir décidé d’écrire et publier un livre sur le sujet ?
Sandrine Rouget : J’ai découvert la douance grâce à l’orthophoniste de mes enfants, qui m’a conseillé le livre Trop intelligent pour être heureux de Jeanne Siaud Facchin. Mais, très vite, les notions de Q.I. et d’intelligence m’ont fait douter. J’ai malgré tout fait le test. Surtout pour accompagner mes loulous dans cette démarche.
J’ai été la première surprise du résultat. J’ai alors eu besoin d’en apprendre plus sur le haut potentiel. Et je suis du genre à approfondir sérieusement un sujet lorsqu’il m’intéresse. Dès lors, j’ai lu tous les livres et visionné toutes les interventions qui me tombaient sous la main à ce sujet. Puis j’ai exploré l’hyperesthésie, les émotions, les mécanismes cognitifs, les troubles autistiques, les psychotraumatismes… Plus de 65 livres en tout. Mais aussi de nombreuses études de recherche publiées au Canada, aux USA et ailleurs; des vidéos et des podcasts aussi.
Les livres sur le HPI proposent de nombreux éclairages même s’ils n’offrent pas toujours des conclusions optimistes. Mais il manquait une passerelle pour faire le lien entre les profils qui s’ignorent, à mille lieux de la notion d’intelligence ou de QI et cette littérature. Alors j’ai eu envie de combler cette faille, en mobilisant mes compétences de conduite du changement et de communication : je suis devenue une sorte de lanceuse d’alerte positive pour zèbres.
La Caméléone aborde les problématiques des surdoués
La Revue du Zèbre – Quels sont les thèmes que vous abordez dans cet ouvrage ?
Sandrine Rouget : Dans un premier temps, je décris les traits de caractère dans lesquelles les femmes surdouées peuvent se reconnaître. Comme par exemple ce niveau d’exigence poussé, cette impatience, ce potentiel d’apprentissage en autodidacte, cette intuition particulière, ces insomnies. Mais également cette belle capacité de rebond ou cette polarité féminin/masculin présente de façon plus accrue…
Puis, j’évoque les problématiques qui reviennent souvent chez les surdouées : l’hypersensibilité, le rapport au temps, les interactions, les errances médicales, le faux-self, le burn-out, le syndrome du sauveur, le sentiment d’imposture, les traits autistiques ou encore les psychotraumatismes…
La Revue du Zèbre – A qui s’adresse-t-il ?
Sandrine Rouget : La douance ne nous définit pas mais elle colore notre quotidien d’une façon particulière. De même que notre tempérament, notre histoire de vie et notre environnement social. Cela donne des profils et des parcours variés de HPI. Plus ou moins méthodiques ou organiques, plus ou moins bien intégrés professionnellement et socialement.
Cette particularité confère plus facilement aux femmes une capacité à gérer le complexe et l’abstraction, à prendre des décisions rapidement, à dépasser ses limites ou à dire ce qu’elles pensent, sans s’embarrasser des conventions. Or, ce sont des caractéristiques qui sont plus naturellement attribuées aux hommes dans notre société encore très patriarcale. En prendre conscience permet d’envisager les interactions sous un nouvel angle, à mon sens.
La caméléone s’adresse donc aux différents profils de femmes HPI qui s’ignorent ou souhaitent explorer le sujet. Mais également à leur entourage ou à toute personne qui cherche à mieux comprendre la douance, au féminin.
« La Caméléone est la poursuite de mes exploration »
La Revue du Zèbre – Comment vous êtes-vous documentée pour concevoir son contenu ?
Sandrine Rouget : La caméléone est la poursuite de mes explorations sur le HPI, mises en regard de recherches d’ordre sociologique et anthropologique. Néanmoins trois éléments ont orienté sa genèse :
- Les recherches de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominique Sappey-Marinier sur les profils complexes et laminaires que l’on retrouve dans Les Philo-cognitifs : Ils n’aiment que penser et penser autrement.
- L’ouvrage Les « Surdoués » et les autres, penser l’écart de Carlos Tinoco, Sandrine Gianola, Philippe Blasco. Il explique particulièrement bien le besoin existentiel spécifique des HP et les raisons pour lesquelles les interactions sont difficiles, avec les neurotypiques ou entre surdoués.
- Les interventions de Fabrice Micheau sur la femme surdouée, notamment dans ma Résolution Coaching avec Fanny Marais.
Comme pour mon premier livre Un caméléon trop sensible, mon approche consiste à proposer des synthèses accessibles, illustrées et positives, en faisant des passerelles entre mes différentes lectures. Je propose ensuite des pistes bibliographiques, en laissant à chacun le soin de se faire sa propre idée.
La Revue du Zèbre – Où peut-on se procurer le livre et à quel tarif ?
Sandrine Rouget : Avant de devenir auteure, j’ai géré une agence de communication environnementale. J’ai donc appliqué ma démarche à mes livres qui sont éco-graphiques, éco-imprimés et éco-distribués. C’est la raison pour laquelle je ne passe pas par des plateformes comme Amazon.
Mes livres sont en vente sur ma plateforme dédiée et sécurisée.
Mon premier livre Un caméléon trop sensible est disponible en version papier à 22€+ frais d’envoi.
La caméléone est pour le moment en version pdf au prix de 10€. J’espère pouvoir lancer une version papier après le confinement, via des préventes sur Ulule.
Bonjour, est-ce que vos livres sont disponibles au Québec? merci et bonne journée,
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goooooooooooooooood