Partager la publication "Je suis trop différent : un documentaire qui observe encore le HPI sous l’angle du handicap"
France 3 Grand Est a récemment diffusé le documentaire « Je suis trop différent ». On y suit notamment un adulte à haut potentiel intellectuel qui décrit son quotidien. Le sujet insiste principalement sur les différences entre les surdoués et les « normo-pensants » et observe le HPI sous l’angle des difficultés, du handicap.

Lundi 7 septembre 2020, France 3 Grand Est a rediffusé un documentaire sur les adultes surdoués dans son émission « Enquête de Région ». Un sujet que la chaîne de télévision a choisi d’intituler « Je suis trop différent ». Ça donne le ton !
France 3 met en avant un extrait sur son site Internet. On y découvre José. Cet homme de 48 ans affiche un quotient intellectuel (Q.I.) de 152. Dans le documentaire « Je suis trop différent », la voix-off explique qu’il a été « diagnostiqué » à l’âge de 32 ans. C’est au début de l’extrait. Ainsi, de suite, on place le haut potentiel intellectuel (HPI) sur le plan du handicap et de la maladie…
José rejette le terme « surdoué ». Il le « déteste » même. « Déjà avant le test, depuis mon plus jeune âge, je me suis toujours senti inférieur aux autres et non pas supérieur », poursuit-il. C’est certainement le syndrome de l’imposteur. Et, visiblement, il ne disparaît pas lorsqu’on découvre son HPI. José l’assure : il est un homme comme les autres. Pas plus, pas moins doué que ses semblables.
Du Q.I. à l’hypersensibilité en moins d’une minute
En revanche, « ce qui distingue José, c’est son hypersensibilité », développe le documentaire « Je suis trop différent ». En moins d’une minute, on oublie l’aspect purement intellectuel du HPI pour se concentrer sur ses émotions. On glisse lentement mais surement vers cette notion floue de haut potentiel émotionnel (HPE). Avec, pour l’occasion, une petite tentative de comparaison généralisatrice entre les surdoués et les non-surdoués : « la grande différence entre ceux qu’on appelle les normo-pensants et les personnes à haut potentiel réside surtout dans l’intensité des émotions ressenties. Chez eux, ils peuvent s’en accommoder. Chez nous, par contre, ça crée de vraies angoisses. » Désolé, les « normo-pensants », mais vous manquez d’intensité. Enfin, il paraît… Y’a des livres qui le disent. Alors que, nous, les HPI, on est assailli par les émotions. On croule sous les sentiments. On souffre. Mais on le fait avec panache. Car on a un Q.I. supérieur à 130.
Quand José a besoin d’évacuer ses émotions trop fortes, il boxe. Il tape avec ses poings, avec ses pieds sur un punching-ball. Dans son garage visiblement. Il l’assure, « le rêve de toute personne comme moi, c’est de trouver le bouton off. Que ça s’arrête à un moment donné ». Même si ce que décrit José dans le documentaire « Je suis trop différent » est certainement vrai, on peut regretter que France 3 valorise un extrait qui présente encore une fois le HPI sous l’angle du handicap. Et qui fait du cas particulier d’un surdoué, une généralité.
Néanmoins, dans « Je suis trop différent », on apprend aussi que José a créé une association baptisée « Douance-Accompagnement-Marne ». Comme son nom l’indique, elle accompagne des HPI dans le département de la Marne (51). Le documentaire propose, par ailleurs, un portrait croisé avec Valérie Agrafel-Delhaise. Cette dernière préside l’association « Albatros » dans l’Aube (10). Elle regroupe des parents d’enfants précoces.