Enfant HPI

J’ai retiré mon enfant HPI de l’école : le témoignage d’une mère

Portraits Scolarité

La mère d’un enfant HPI témoigne dans le Huffington Post Québec. Elle explique que son fils n’a jamais vraiment réussi à s’intégrer à l’école. Il suit désormais ses cours chez lui et n’a jamais été aussi épanoui.

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Virigine a retiré son enfant HPI de l’école et il l’en remercie ( Photo by Aaron Burden on Unsplash)

La version québécoise du Huffington Post publie le témoignage de la mère d’un jeune surdoué. L’article date du 25 novembre 2019. C’est Virginie Beulay qui s’y exprime directement à la première personne. Selon elle, le retrait de son enfant à haut potentiel intellectuel (HPI) a constitué « la meilleure solution pour lui ».

Virginie revient tout d’abord sur la prime enfance de son fils, Kaïs. Elle assure qu’il a toujours connu des « difficultés d’ordre émotionnel à l’école ». Cet enfant HPI souffrait, par exemple, des éventuels changements d’organisation. Si, à la cantine, il ne pouvait pas s’asseoir à sa table habituelle, il devenait alors anxieux. Un état qui pouvait dès lors le conduire à se mettre en crise.

C’est à l’école primaire qu’une enseignante remarque pour la première fois la particularité de cet enfants HPI. Elle pense alors qu’il souffre d’un trouble de l’attention. Ses parents l’amènent voir un psychologue. Mais, celui-ci écarte rapidement l’éventualité d’un trouble déficitaire de l’attention (TDA) pour le jeune Kaïs. En revanche, il estime qu’il présente un haut potentiel intellectuel. Ce que confirme un test de quotient intellectuel (QI).

L’enfant HPI ne colle pas au profil du surdoué selon ses profs…

« Quand je l’ai appris, j’ai vraiment eu peur », raconte Virginie Beulay. Au moment où elle découvre la douance de son fils, elle ne connaît pas le sujet. Par ailleurs, les enseignants de cet enfant HPI sont démunis eux aussi. Certains mettent même en doute les résultats du test de QI. « Parce que mon fils ne cadrait pas avec l’image qu’on se fait d’un enfant dit « surdoué » », précise-t-elle.

Malgré son « identification », Kaïs continue de souffrir à l’école. Il reste trop sensible, émotif et, doté d’une grande lucidité pour son âge, il doute beaucoup. C’est l’un des caractères récurrents chez un enfant HPI. Dès lors, il est compliqué pour lui de s’intégrer auprès de ses camarades. De plus, Kaïs suscite aussi des interrogations chez les adultes. Le tout contribue à créer un « douloureux sentiment d’injustice » chez lui, se souvient Virgine Beulay.

L’enfant HPI fréquente plusieurs établissements privés et publics. « A chaque fois, je luttais pour avoir un plan d’intervention, poursuit sa mère. Mais le plan d’intervention en lui-même n’était jamais suivi. Tout ce qu’on voulait, c’était que mon enfant rentre dans le cadre et il ne fallait surtout pas qu’il dérange. »

Rapidement, le jeune garçon refuse de plus en plus souvent d’aller à l’école. Il montre, également, des signes d’un état dépressif. Au collège, il se bagarre, manque de respect à certains professeurs. L’enfant HPI souffre. Il cherche à attirer l’attention. Même si, en cours, il obtient d’excellents résultats, son comportement pose problème. Si bien qu’il finit par se faire exclure de son collège.

Des programmes pas adaptés

A partir du mois de mars, il achève son année scolaire à la maison. C’est sa mère qui lui fait cours, aidée par les manuels qu’elle a conservés. Très vite, elle constate que son enfant HPI maîtrise déjà l’ensemble du programme. Elle se rend aussi compte que la pédagogie scolaire ne correspond pas au rythme et au méthode d’apprentissage de son fils. Alors, elle met en place un programme qui se base sur des sorties éducatives pour ses apprentissages du collège.

Malgré cela, elle l’inscrit dans un établissement de sport-études au lycée. Mais, là aussi, le jeune surdoué pose des problèmes de comportements. Il revient régulièrement à la maison avec des sanctions et des punitions. « L’école est venue effacer tout sa curiosité parce que ça ne rentre pas dans le cadre », déplore Viriginie Beulay dans son témoignage.

Son parcours scolaire a aussi détruit son estime personnelle, ajoute-t-elle. Alors elle a, de nouveau, opté pour l’enseignement à domicile. Cette fois, le jeune homme est suivi par une psychoéducatrice. Mais cette dernière constate que Kaïs redevient un enfant épanoui dès lors qu’il suit ses cours à la maison. Cette formule lui convient.

Apprentissage libre à la maison

« Avec mon fils, nous avons convenu de faire de l’apprentissage libre, conclut sa mère. Je le stimule, je lui présente des films, des livres, on fait des sorties au musée et à la bibliothèque. Mais je le laisse aller à son rythme à lui. » Elle précise néanmoins qu’au Québec, le ministère de l’Education a récemment durci les règles qui régissent l’enseignement à domicile. Ils doivent désormais répondre à des normes strictes et prouver qu’ils ont abordé l’ensemble des sujets prévus au programme. « On nous demande de nous conformer le plus possible à ce qui se fait dans un milieu scolaire classique, résume Virigine. Cela restreint les possibilités d’un enseignement sur mesure, plus adapté aux besoins particuliers de nos enfants. »

Si vous êtes parents d’un enfant HPI et que vous avez choisi de le retirer de l’école pour lui proposer un enseignement à domicile, n’hésitez pas à nous raconter votre histoire en commentaire ou par mail à revueduzebre@gmx.com. Si, à l’inverse, vous ne souhaitez surtout pas que votre enfant surdoué quitte l’école pour ne pas l’isoler, venez également nous expliquer vos motivations.

Retrouvez notre dossier sur la scolarité des élèves surdoués

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