Partager la publication "[Interview] EI3F : une nouvelle école trilingue avec une classe pour élèves HPI en Alsace"
Anne Baeumlin est la directrice pédagogique de l’EI3F : établissement privé international des 3 Frontières. Cette école trilingue est située à Saint-Louis, en Alsace, dans l’agglomération tri-nationale de Bâle. Elle vient d’annoncer l’ouverture à venir d’une classe spécialement dédiée aux élèves à haut potentiel intellectuel.

La Revue du Zèbre – Qu’est-ce qui vous a conduit à vous lancer dans le projet de création de l’Etablissement privé International des 3 Frontières (EI3F) ?
Anne Baeumlin : Notre fils fut détecté haut potentiel (HP) en 2017 et hormis un saut de classe, l’Education Nationale n’apportait pas de réponse à sa douance. Il a sauté le CE1, mais s’ennuyait à nouveau à la fin du CE2. Nous connaissions l’existence des Cours Legendre AD, que nous avons choisi de suivre pour une instruction à la maison. C’est à ce moment-là qu’est né le projet.
La Revue du Zèbre – Quels sont les objectifs de cette école ?
Anne Baeumlin : Il s’agit d’une école qui s’adapte au rythme et aux spécificités de chaque enfant. Ainsi, nous avons pris l’engagement auprès des parents, que les classes seront limitées à 15 enfants. Le suivi leur permettra aussi de ne pas avoir de devoirs à la maison. Nous y enseignerons l’allemand et l’anglais dès la maternelle par groupe de compétences en mélangeant les âges.
EI3F en partenariat avec les cours Legendre
La Revue du Zèbre – L’école dispose d’un partenariat avec les cours Legendre. En quoi consiste la pédagogie de ces derniers ? Comment est-elle appliquée au sein de l’école EI3F ?
Anne Baeumlin : Les Cours Legendre AD font partie des cours Hattemer. Nous nouons un partenariat qui nous donnera accès à l’intégralité des supports écrits, rédigés par des collaborateurs des Cours Legendre. Chaque niveau dispose de son programme complet dans toutes les matières. Il respecte scrupuleusement celui de l’Education Nationale. Mais il va au-delà des pré-requis de celui-ci.
Pour assurer le suivi, une inspection aura lieu chaque année dans notre établissement. Par ailleurs, le personnel Legendre assurera la correction des devoirs, pour le collège. Pour le primaire et la maternelle, ce seront nos enseignants qui s’en chargeront.
La Revue du Zèbre – Pourquoi ouvrez-vous actuellement une classe pour les élèves surdoués à l’EI3F ? En quoi consistera-t-elle ?
Anne Baeumlin : L’expérience que nous avons avec notre fils, nous conforte dans cette initiative. Les hauts potentiels intellectuels (HPI) ont une capacité d’assimilation certes hors du commun. Mais ils doivent aussi apprendre comme les autres. Cependant, ils suivent un rythme et une méthode différents. Les HPI sont parfois hypersensibles et peuvent ainsi avoir tendance à s’isoler rapidement, s’ils sont contrariés. Par ailleurs, aucune structure de ce type existe dans la région.
Nous ferons appel à des psychologues et sophrologues pour appréhender leurs attentes et les aider à canaliser leurs émotions. Cela se fera notamment par le biais de la relaxation. Les petits effectifs nous permettront, de plus, d’être plus à l’écoute et davantage au contact des enfants et des parents.
Accompagnement personnalisé
La Revue du Zèbre – Vous avez longtemps travaillé dans l’Education nationale. Quel regard portez-vous sur la prise en charge des élèves HPI à l’école en France ?
Anne Baeumlin : L’Education nationale n’a pas les moyens humains d’individualiser les programmes et les travaux pour répondre à l’envie frénétique de l’apprentissage des HPI. La seule réponse à leur ennui est le saut de classe, mais il est loin de tout résoudre. Les HPI ont besoin d’un accompagnement personnalisé et il est impossible de l’obtenir dans les structures traditionnelles.
La Revue du Zèbre – Vous avez également travaillé à l’étranger dans le cadre de missions pour l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger. Avez-vous pu constater des différences dans l’approche pédagogique mise en place à l’étranger ?
Anne Baeumlin : Les établissements français de l’étranger suivent exactement les mêmes programmes que l’éducation nationale. Et il y a très peu de places pour les enfants à profil particulier (à part les PPRE ou PAP, etc…). Par ailleurs, très peu de lycées proposent autres choses qu’une filière générale.
La Revue du Zèbre – Comment les parents intéressés par l’école EI3F peuvent-ils y inscrire leurs enfants ?
Anne Baeumlin : Par email à direction.ei3f@gmail.com ou au 06 80 52 43 29
La Revue du Zèbre – Quels seront les tarifs ?
Anne Baeumlin : 5 000 € par an pour le primaire et 6 000 € pour le collège, et un complément de 300€ pour des ateliers dédiés aux HPI (psychologue, sophrologue, etc…)
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