Partager la publication "[Interview] AORIE : la peinture comme art de l’indépendance"
Après une carrière dans la communication, AORIE a décidé de se lancer, à son compte, en tant qu’artiste-peintre. Une pratique qui lui permet de mettre à profit son haut potentiel intellectuel. Tout en trouvant un équilibre par la priorité qu’elle accorde à l’instinct et au geste dans son travail.

La Revue du Zèbre – Tu n’as pas toujours été peintre. Pourrais-tu décrire ton parcours professionnel et expliquer comment tu as décidé de te lancer dans la peinture ?
AORIE : J’ai suivi des études en communication, mais avant cela, j’avais déjà l’idée de travailler dans le domaine artistique. En tant que coiffeuse notamment. Par la suite, je me suis dit que la communication pouvait aussi me convenir. Sa pratique pourrait m’aider à comprendre le langage, la psychologie des images, mais aussi tout le côté graphique.
Ensuite, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un secteur professionnel assez bouché, avec peu de perspectives d’emploi stimulantes. J’ai néanmoins beaucoup apprécié travailler en tant que chargée de communication pour des structures dans la culture ou l’art. J’ai particulièrement apprécié de pouvoir échanger avec les artistes.
Après plus 12 ans de carrière avec de nombreuses missions dans des bureaux, j’ai finalement décidé, cette année, d’écouter mon cœur. C’est ainsi que je me suis lancée, à mon compte, en tant que peintre. J’ai créé mon site Internet qui fait office de boutique en ligne où je vends mes tableaux.
Une pratique polyvalente
La Revue du Zèbre – Qu’est-ce qui t’attire dans la pratique artistique ?
AORIE : Ce qui m’attire, c’est principalement le fait d’être indépendante. Je suis ma seule patronne et je peux tout faire toute seule. Souvent, dans un travail de bureau, je me sentais frustrée car je réfléchissais à

beaucoup de possibilités pour réaliser autrement les tâches. Mais je n’avais pas forcément le pouvoir de mettre en place d’autres procédures.
Désormais, je sais que je peux être efficace, à mon rythme. Surtout qu’au-delà du travail créatif de peinture, les activités sont assez variées entre la gestion administrative, la comptabilité, le montage de dossiers et la logistique. C’est complet et polyvalent. Tout ce qui me convient, pour le moment. Par ailleurs, je pense que, par la suite, ce métier me permettra de partager, de voyager, à la découverte des gens, par le biais de résidences artistiques et d’expositions.
La Revue du Zèbre – Comment as-tu découvert ton haut potentiel intellectuel (HPI) ?
AORIE : Je me sentais en décalage avec le monde depuis de nombreuses années, surtout à partir de la fin de l’adolescence. C’est Trop intelligent pour être heureux de Jeanne Siaud-Facchin qui m’a aidé à vraiment ouvrir les yeux à un moment où j’avais tendance à être assez morose et mélancolique. J’ai pris contact avec l’auteure. Je l’ai rencontrée et ai passé un test de QI avec elle.
Même si j’en avais la conviction, cela m’a permis de comprendre quels étaient mes points forts. Et aussi de ne plus me focaliser sur mes incohérences et mon décalage. Le fait de découvrir mon HPI m’a également permis de constater que, depuis l’école, j’étais en sur-adaptation.
« Je fonctionne en autodidacte »
La Revue du Zèbre – Selon toi, quelle influence ton HPI peut-il avoir sur ta peinture ?
AORIE : Je manque de recul, mais je dirais que ma démarche consiste à ne pas penser et laisser mon instinct diriger mes choix. Peut-être que si je n’avais pas été HPI, je me serais tournée vers des études artistiques alors qu’aujourd’hui, c’est tout l’inverse que je cherche. Je fonctionne en autodidacte et j’évite le formatage. J’apprends et avance toute seule et je pense que cela se ressent dans mes toiles où je laisse uniquement la place au geste.
La Revue du Zèbre – Du coup, on peut dire que ta pratique artistique crée un équilibre avec une certaine tendance à l’intellectualisation qui découlerait du HPI…
AORIE : C’est ça. Ma peinture est beaucoup influencée par la méditation que j’ai découverte après mon test de QI et qui m’a beaucoup aidée. Mais aussi par le yoga. Mon objectif en peignant est de ralentir le mental et d’écouter plutôt mon corps et constater les gestes qui en découlent.
Des tableaux colorés et graphiques
La Revue du Zèbre – Peux-tu décrire ta peinture ? Son style, les techniques que tu utilises…
AORIE : Mes tableaux sont très colorés. Je peux utiliser dix à douze tons différents pour une seule peinture. Côté technique, en général, je commence en utilisant de gros pinceaux – qu’on appelle « spalters » – pour réaliser des dégradés assez marqués. Ensuite, je délimite des zones avec des bandes de marquage et j’y appose d’autres fonds.

Je travaille aussi beaucoup au couteau et projette de la peinture. Beaucoup de tableaux comporte un travail d’empreintes. Je les fais grâce au papier plastique qui entoure mes toiles et que je récupère. Il m’arrive également d’avoir recours à d’autres outils qui sont plutôt conçus pour un travail dans le bâtiment. Mais aussi des règles et des feutres Posca pour tracer des formes géométriques avec des couleurs assez fluos.
La Revue du Zèbre – Malgré le côté très instinctif de ta peinture, as-tu des modèles et des influences ?
AORIE : J’ai effectivement quelques références. Notamment des artistes comme Joan Miró, John Beckley, Willem De Koonning, Simon Hantaï, Hartung et Georges Mathieu.
Bonjour,
J’aimerais acheté le tableau intitulé « Emilie » (DR : AORIE)
Pouvez-vous me mettre en contact avec l’artiste.
En vous remerciant par avance.
Cordialement.
V. L