Partager la publication "[Famille à Haut Potentiel] Einstein ou les ponts arc-en-ciel du pays des non confinés"
Voici un nouvel épisode de notre série « Famille à Haut Potentiel ». Leslie y partage son quotidien de mère de famille avec deux enfants HPI. Aujourd’hui, il est question de Thor, d’Einstein, d’Iron Man… Mais aussi de trous de verre et de ponts arc-en-ciel !

Ça aurait pu être un « mot d’enfant » écrit dans un cahier ou raconté lors d’un repas en famille. « Il faut qu’il fasse attention Thor à ne pas utiliser le trou de verre sinon il va y avoir une dispute ».
Nous sommes face à l’un des films des studios Marvel. Thor voyage entre la Terre et Asgard. Mathieu regarde cette super production dans les bras de son père. Son analyse ? Thor utilise un trou de verre pour atteindre les différentes planètes. Les trous de verre sont l’une des théories (entre autres) d’Albert Einstein, une sorte de « raccourci » dans l’espace-temps.
Le film s’achève. Je me presse alors de lui poser la question :
« Alors Mathieu, que préfères-tu entre Thor et Iron Man ? Est-ce qu’ils sont plus forts qu’Einstein ?
– Je préfère Iron Man car Thor n’est pas très gentil. Il ne revient pas chercher son amoureuse alors qu’il l’a promis. »
« Einstein est plus fort. C’est un scientifique ! »
Il regarde au plafond et se passe la main dans les cheveux, visiblement en proie à un dilemme. « Mais je préfère Einstein. Il est plus fort. C’est un scientifique ! »
Mathieu a visiblement achevé sa conversation. Il se précipite déjà dans sa chambre pour y réaliser moult schémas explicatifs sur la réalisation d’un cœur fictif. Comme celui que Tony Stark a conçu : ça va le subjuguer des jours entiers.
Ma fille, comme tous les TDA (Troubles Déficitaires de l’Attention), est perdue dans ses pensées. « Moi j’aime mieux Thor, parce qu’il possède un pont arc-en-ciel », lance-t-elle à son tour.
Je souris avant de regarder l’heure. 19h. Je dois me dépêcher ! Demain il y a école à la maison et chaque minute grappillée sur le temps du repas, ce sont des minutes de sommeil en moins.
Stressée ? Non. Pragmatique. Chaque jour Céline « s’endort » sur ses devoirs. Je la place le matin face à moi, sur la table du salon. J’ai banni l’idée de l’isoler dans la cuisine : elle n’avançait pas.
Quand elle a dormi ses 10 ou 11h de sommeil, elle met quand même une heure à réaliser un problème de mathématiques. S’il elle est fatiguée, les devoirs finissent en crise de larmes.
Céline est une artiste
Sur sa feuille, souvent, on aperçoit un chat joliment dessiné, un personnage haut en couleurs, voire, si j’ai travaillé plus de trente minutes sans la regarder, c’est une bande-dessinée toute entière qu’elle a gribouillée dans les marges de son cahier. Céline est une artiste. Elle associe les couleurs entre elles de manière subjuguante. Mais les chiffres ne sont pas “son truc”. Elle a été « classée » dans les hauts potentiels non homogènes. Dans certains domaines elle a des « pointes » de 140 de QI. Dans d’autres, elle est à 100-110.
La journée de devoirs, avec elle, se ponctue toujours de la même manière : je travaille 10 minutes. Je lève les yeux. Elle regarde le plafond. Je claque des doigts. Elle se « réveille » et replonge le nez dans son cahier. Un ballet incessant, comique, que nous jouons du lundi au vendredi, de 9h à 17h.
Quelques fois elle veut faire une pause. Mais je dois sans cesse river mon regard sur ma montre. Sinon je la perds dans les livres qu’elle dévore, dans ses mandalas qui la maintiennent en haleine pendant des heures. Adepte de la parentalité positive, je tente également de « lâcher prise ». Volontairement, je laisse Céline voguer au pays des non confinés. Un pays aux chats joyeux et aux héros marchant sur de grands ponts arc-en-ciel…
Retrouvez les autres épisodes de la série « Famille à Haut Potentiel » sur La Revue du Zèbre
good article
great work thanks
gooooooooooooooooooooooooood