Asperger

[Famille à Haut Potentiel] Asperger : Supers héros vs supers scientifiques

Chroniques

Deuxième épisode de la série « Famille à Haut Potentiel ». Dans cette nouvelle chronique, Leslie nous raconte le quotidien de son fils, Mathieu. Pour le jeune garçon de 7 ans, HPI et asperger, cette période présente de bons côtés. Mais aussi d’autres plus difficiles à gérer, comme l’oubli progressif de ce qui faisait jusqu’alors son quotidien.

asperger
Pour Mathieu, HPI et asperger, la science c’est plus qu’une passion (Photo by Sarah Pflug from Burst)

Tu veux appeler ta maîtresse ?”. “Pas encore”, me répond toujours Mathieu, 7 ans.

Le “encore” ne vient jamais… Logique : le confinement pour un asperger, c’est être comme un “poisson dans l’eau”. Il n’est ni obligé de comprendre les sentiments des autres, ni les siens. Ajoutez à ce syndrome un quotient intellectuel (QI) bien au-dessus de la norme, et vous obtenez un enfant qui passe son temps à apprendre… sans s’arrêter.

Génial !”, s’écriraient certains parents. Sauf que, doucement, Mathieu s’enfonce dans ses intérêts particuliers… et oublie peu à peu ce qui faisait son monde auparavant.

Un mois… Que c’est long pour un asperger !

Pas plus tard qu’hier il me racontait une anecdote qui l’avait marqué :

“Tu sais la vieille dame. La mamie !
– De qui parles-tu, Mathieu ?
– Mais si ! Tu sais bien : la mamie qui a un papi !
– ??
– Maman ! La maaaamiiiie. Pas celle qui nous donne à manger. L’autre !”

Soudain tout s’éclaire : récemment, ma mère de 70 ans, qui habite à quelques rues de chez nous, nous a apporté deux baguettes et nous avons pu la saluer au-travers de la baie vitrée. Elle nous a “donné à manger”, littéralement.

Qu’elle le gardait habituellement tous les mercredis et qu’elle allait le chercher à l’école régulièrement, avec sa sœur : ces souvenirs ont été chassés par celui de la baguette. Un mois sans la voir : que c’est long pour un asperger !

Les grands-parents chassés par la physique quantique

Son autre grand-mère, bien qu’il l’ait vu par visio conférence il y a à peine une semaine, subit le même sort dans sa tête. Il ne se souvient plus de son prénom également. Peu à peu, en disparaissant de sa vue, ses grands-parents disparaissent de sa vie… Et de sa mémoire.

Mais à contrario, Mathieu est encore capable de me réciter la formule de la relativité d’Einstein. De me parler des dernières théories sur les univers parallèles. Ou encore de m’expliquer le “mur de Planck”. Ses intérêts à lui ne disparaissent jamais longtemps de sa vue. Chaque matin, je cherche Mathieu dans toute la maison. Et, bien que nous passons notre temps à cacher  la tablette et les portables, il trouve toujours un moyen de visionner une énième vidéo sur sa passion du moment. Pas plus tard que lundi, il avait réussi à lancer une vidéo sur… la physique quantique.

La soif de connaissance de l’asperger

Je me suis assise à ses côtés, avant de lui proposer de prendre un petit déjeuner. Je sais qu’il va passer la matinée à me réexpliquer ce qu’il a vu. Un petit moulin à paroles me suit sagement. “L’atome est comme une…”, je marche vers la cuisine. “…onde”. Je prends une casserole. J’entends les mots “projeté”, “figé”, “avant de verser le lait dans un bol et d’agripper le chocolat en poudre. Mathieu enchaîne. “En fait il est à plein d’endroits différents.” Je glisse le récipient dans le micro-onde. “Mais il se fige dès qu’on le regarde.” Je suis habituée et Mathieu n’attend pas spécialement de réponse. Tout à l’heure il me fera un schéma avant de nous dire qu’il souhaite avoir un ordinateur quantique pour son huitième anniversaire. Pour Noël dernier il voulait un compteur Geiger, pour “mesurer la radioactivité naturelle” des objets qui l’entourent.

Une soif de connaissances, comme celle de vouloir écrire japonais, surgit souvent soudainement. S’accumule aux autres. Parfois il fait des calculs, s’entraîne à apprendre les tables, divise les nombres de tête, me pose des questions sur les racines carrées.

Mais il y a quelques jours, n’en déplaise à Einstein, Thomas Pesquet ou Claudie Haigneré, la nouvelle est tombée. LA grande nouvelle. Celle qui va tous les dégommer. Les ratatiner et les relayer au second plan. Nous nous sommes abonnés à Disney + ! Supers héros vs super scientifiques : alors qui va gagner ?

2 thoughts on “[Famille à Haut Potentiel] Asperger : Supers héros vs supers scientifiques

  1. Bonjour,

    Mon fils de 12 ans a pour centre d’intérêt la plongée, à priori rien d’extraordinaire, mais c’est insolite car plus particulièrement les palmes chaussantes.

    Il est passionné par les palmes, si bien qu’il dort avec à ses pieds, mais parfois il les prend dans ses bras comme il le ferait avec un doudou.

    Le matin avant de partir au collège, il les installe confortablement sur l’oreiller et les couvre.
    Evidemment, c’est un plaisir pour lui que de les chausser à son retour, cela l’apaise.

    Je pense qu’il est attiré par le contact du caoutchouc et le coté prolongeant.

    Quand nous allons dans un magasin de sport, il demande à voir et tester les palmes.

    Puis-je le laisser vivre sa passion ?

    Cordialement.

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