Business des surdoués

Business des surdoués : L’Express s’attaque à un phénomène grandissant

Adultes

Fin mai, L’Express a publié une enquête sur le business des surdoués. Le sujet est à la mode et de plus en plus de gens se sentent HPI. Dès, de nombreux professionnels y flairent un marché porteur. Avec, parmi eux, des charlatans. Et, même parfois, des sectes…

Business des surdoués
L’article de L’Express sur le business des surdoués du 30 mai 2021 (L’Express)

Dans son édition du 30 mai 2021, L’Express se penche sur « le business des surdoués », comme en atteste le titre d’un article d’Alexis Da Silva. Le journaliste y part d’un constat simple : « alors que seulement 2,3 % de la population a un QI supérieur ou égal à 130, les consultations à ce sujet explosent ». Le haut potentiel intellectuel (HPI) devient, dès lors, « un marché juteux ». Avec un risque : celui d’attirer des « charlatans ».

Ce phénomène se développe depuis un bon moment désormais. Mais, il restait éloigné des rédactions de la presse généraliste. Celle-ci préférant bien souvent aborder le HPI sous l’angle du petit génie. Ou, plus récemment encore, des difficultés émotionnelles et sociales des surdoués. La psychologue neuropsychologue, Stéphanie Aubertin, analyse d’ailleurs le sujet, en détail, dans l’excellent podcast « Contes et légendes de l’intelligence » de Méta de Choc.

En septembre 2019, c’était Nicolas Gauvrit, psychologue et chercheur en sciences cognitives, qui dénonçait, dans les pages du Point, « le juteux commerce de l’intelligence » (Lire sur La Revue du Zèbre). L’article de L’Express le cite d’ailleurs. Nicolas Gauvrit y réagit à la définition du HPI développée par Jeanne Siaud-Facchin dans le best-seller Trop intelligent pour être heureux ? Il estime qu’elle y « décrit les HPI avec des traits de personnalité un peu vagues, ce qui n’est pas prouvé par la recherche. Cela a permis à beaucoup de gens de s’y retrouver. » Et aux petits malins de flairer tout le potentiel du business des surdoués !

16 % des psys de Doctolib proposent des tests de Q.I.

D’autant plus qu’avec le succès de la série HPI sur TF1, le sujet intéresse de plus en plus. Ainsi, de plus en plus de professionnels se spécialisent autour de l’accompagnement et de la prise en charge des enfants et des adultes surdoués. Ainsi, l’article de L’Express souligne que, parmi les 3 952 psychologues que listent Doctolib, 16 % proposent des tests de Q.I. Quand on sait que leur passation et l’analyse des résultats coûte entre 200 et 600 euros, on peut aisément évaluer l’importance potentiel de ce business des surdoués. L’Express cite d’ailleurs une psychologue parisienne qui confirme s’être tournée vers le HPI « parce qu’[elle savait] qu’il y avait de l’argent à se faire. »

Il relate également l’expérience d’un ingénieur de 34 ans qui a mal vécu la formation proposée par un des centres Cogito’z de Jeanne Siaud-Facchin. Il se plaint d’un étalement des rendez-vous et de la légèreté de la restitution des résultats. Finalement, il a consulté deux autres psychologues qui l’ont diagnostiqué autiste. La psychologue reconnaît elle-même, dans l’article de L’Express qu’avec son livre, « beaucoup se sont autoproclamé « zèbres » ». Elle rejette, en revanche, l’accusation de profiter du business des surdoués en bâclant le travail autour du bilan.

Le business des surdoués pour les coachs et les sectes aussi

Sur Internet, et plus particulièrement, les réseaux, d’autres intervenants développent ce business des surdoués. Il s’agit des coachs et autres consultants autoproclamés qui distillent de nombreux conseils et analyses sur les profils types de HPI. Or, il n’existe « pas d’éléments de personnalité typique chez le HPI », assure Natalie Clobert, psychologue. Pourtant, certains vont même jusqu’à proposer des prestations de détection du HPI en ligne, sans aucune référence ni diplôme. L’Express évoque notamment l’exemple de Raymonde Hazan, réputée pour ses services de détection du HPI par téléphone. Pour la modique somme de 120 euros néanmoins !

L’Express rappelle enfin que le HPI peut même parfois faire l’objet de convoitises sectaires. Il raconte ainsi l’histoire de l’organisation Ashram Shambala et de ses « enfants indigo ». Dont a fait partie Alban Bourdy. L’écrivain en témoigne dans Un bisounours au payx des se(x)ctes paru en 2018.

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