Partager la publication "Alice Browaeys : « Je voulais compiler ce que j’ai traversé et les ressources que j’ai glanées »"
Alice Browaeys, auteure du Manuel à destination de ceux qui se sentent différents et qui ne savent pas pourquoi, répond aux questions La Revue du Zèbre. Ce livre graphique, entre la bande dessinée et le tutoriel, donne des conseils et présente des solutions utiles aux personnes à haut potentiel intellectuel.

La Revue du Zèbre – Pour commercer, pouvez-vous vous présenter ?
Alice Browaeys : Je lance actuellement mon activité en tant que thérapeute psycho-corporelle. A l’origine, je suis ingénieure. J’ai travaillé pendant un moment sur les thématiques du développement territorial, du développement durable et de l’économie sociale et solidaire. En parallèle, je me forme, depuis dix ans, autour de la danse, des pratiques somatiques et de la conscience de soi. Ainsi, je propose un mix de tout cela pour ma nouvelle activité.
La Revue du Zèbre – Qu’est-ce qui vous a conduit à changer d’activité ?
Alice Browaeys : Je travaillais dans la Fonction publique à des postes où j’avais vraiment des missions d’intérêt général. Mais j’ai constaté qu’elles ne se présentaient pas sous la bonne forme, en tout cas pas celle dans laquelle j’estimais pouvoir agir avec mon énergie, mes convictions et ma sensibilité. Aussi, pendant un moment, j’ai ouvert puis refermé des portes. Je cherchais quelque chose mais je ne le trouvais pas. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais en fait… Au fur et à mesure, j’ai accroché avec la danse et l’improvisation. Petit à petit, j’ai compris que c’était cela que j’avais vraiment envie de faire. Mais, à partir de là, il m’a quand même fallu un certain temps encore avant de m’autoriser à le faire.
Alice Browaeys : « Depuis toute petite, je ressens un décalage »
La Revue du Zèbre – Comment en êtes-vous venue à vous intéresser plus particulièrement au haut potentiel intellectuel ?
Alice Browaeys : Depuis que je suis petite, je ressens un décalage et je sais que cela se joue au niveau de l’intelligence et de la sensibilité. Je me souviens que l’une de mes maîtresses, à l’école maternelle, l’avait vraiment compris. Ensuite, il y a quatre ans, une amie m’a mis le livre Je pense trop de Christel Peticollin entre les mains et là je me suis dit : « Voilà, c’est moi ».
La Revue du Zèbre – Vous avez alors décidé de concevoir ce Manuel à destination de ceux qui se sentent différents et qui ne savent pas pourquoi…
Alice Browaeys : Oui, cette idée découle de l’intuition que je devais absolument écrire ce type de manuel. Mais sous une forme qui permette d’organiser mes propos sous la forme graphique. J’aime bien détailler mes idées de cette manière. En fin de compte, j’ai décidé d’aller au bout de ce projet, ce qui était assez neuf pour moi !
En réalité, il s’agit d’une manière de compiler tout ce que j’ai traversé et tout ce que j’ai glané comme ressources pour surmonter toutes mes difficultés intérieures. J’avais également envie de transmettre, de manière simple, les outils que j’utilisais. On trouve une importante littérature qui explique à quel point c’est compliqué d’être HPI. Mais, il existe aussi beaucoup de solutions pour y remédier..
La Revue du Zèbre – Quand on lit le Manuel, on a l’impression que c’est aussi à vous-même que vous vous adressez…
Alice Brawaeys : Ah oui, ça c’est sûr ! Il est certainement très empreint de mes propres expériences.
Un Manuel pour montrer qu’il existe des solutions et des astuces
La Revue du Zèbre – L’objectif est-il donc de partager votre expérience pour donner des conseils, des clés, à d’autres qui pourraient vivre des expériences analogues ?
Alice Browaeys : Oui, mais plutôt que de donner des conseils, l’objectif consiste à montrer qu’il existe des solutions et des astuces. Cela étant, ce sont aux lecteurs de réaliser leurs propres expériences.
La Revue du Zèbre – Votre Manuel comporte plusieurs personnages récurrents dont un diable avec des cornes et un autre avec un cœur rouge…
Alice Browaeys : Ils sont apparus au fur et à mesure de mon processus de réalisation du Manuel. Le personnage avec le cœur rouge est arrivé assez tôt. Il représente la partie bienveillante qui est en nous. Elle vient aussi parfois de l’extérieur avec la figure du thérapeute ou de l’ami, par exemple. C’est cette partie-là qui m’accompagne tout le temps. Aussi, je veille à la développer car elle me soutient énormément.
Le diablotin représente, lui, l’autre partie de la personnalité. Celle qui se développe en réaction à des émotions, des peurs ou des colères. Par conséquent, il joue un rôle de gardien, de mise en garde, qui n’a plus cours en réalité. C’est pourquoi, je montre qu’il est utile d’évaluer le danger qu’il expose pour vérifier s’il y a un sens de s’en prémunir. En résumé, il faut se demander si ce diablotin a un réel intérêt ou s’il est là car on lui a demandé un jour d’être présent et qu’il n’est jamais parti. Il représente la partie de la personnalité qui doute et qui manque de confiance en soi.
Un financement participatif pour l’édition du Manuel
La Revue du Zèbre – Justement, sur le thème de la confiance : quel conseil donneriez-vous à une personne, HPI ou non, qui souhaite aller au bout de ses idées comme vous l’avez fait avec ce Manuel ?
Alice Browaeys : Selon moi, il s’agit d’une conjugaison entre l’écoute de l’intuition et la création de conditions de sécurité intérieure. C’est un aller-retour entre les deux qui fait qu’on se trouve dans les bonnes conditions pour agir.
Non sans traverser des moments de doute, évidemment. Pendant la conception du Manuel, par exemple, j’ai écrit la majeure partie en un mois. Pourtant, pour la suite, je ne savais plus comment m’y prendre. Du coup, c’est resté en friche pendant quatre ou cinq mois. Jusqu’à ce que je me force à reprendre. Je ne savais pas trop comment, mais finalement, j’y suis parvenu.
J’ai également connu le doute au moment de partager le Manuel. Je l’ai d’abord fait connaître à des proches qui m’ont dit qu’il fallait que présente à d’autres personnes. Un jour, je l’ai fait sur Facebook et j’ai constaté que l’accueil était bon.
La Revue du Zèbre – Comment avez-vous financer son édition ?
Alice Browaeys : Je l’ai envoyé à quelques éditeurs. Mais je n’ai soit pas obtenu de réponse positive de leur part. Entre temps, certaines personnes qui avaient découvert le Manuel me le demandaient en version papier. Ainsi, je me suis dit que j’allais en imprimer quelques exemplaires. En demandant, je me suis rapidement rendu compte qu’en imprimer 100 ou 1 000 ne représentait pas un grand écart tarifaire. C’est pourquoi, j’ai lancé une campagne de financement participatif.
Une centaine d’internautes y a contribué. C’est ce qui a aussi permis de faire connaître et d’assurer la diffusion du Manuel.
La Revue du Zèbre – Avez-vous d’autres projets créatifs en cours ?
Alice Browaeys : Rien de très concret à l’heure actuelle. En relisant les premières pages du Manuel, j’ai constaté que j’y ai écrit qu’« après je ferais des stages de life/art process ». J’avais oublié, mais, en fait, c’est ça mon prochain projet ! L’idée consiste à proposer des temps de stages pour travailler par le corps et la créativité afin d’aller chercher la confiance en soi. Je souhaite apprendre aux stagiaires à savoir dire non, à poser leurs propres limites ou à savoir suivre leurs intuitions par exemple.
Note de la rédaction : Le Manuel à destination de ceux qui se sentent différents et qui ne savent pas pourquoi est toujours disponible. Pour vous le procurer, envoyez un mail à alicebrowaeys@gmail.com. Il faut compter 14 euros et un peu plus de 5 euros de frais de port pour le recevoir.
Pour en savoir plus sur Alice Browaeys, vous pouvez également consulter son site Internet.
« »à destination de ceux qui se sentent différents et qui ne savent pas pourquoi » »
j ai bien aimé l’aidé
merci
bonne continuation chère Alice Browaeys
bonne continuation chère Alice Browaeys
great article ,thanks mr alice browaeys